Pub Orangina : pourquoi est-elle devenue si médiocre...

Publié le par Nathalie

Dans la somptueuse série Orangina voici une nouvelle pub mettant en scène une hyène humanoïde. Orangina a toujours eu la réputation de faire des pubs innovantes et marrantes qui se différenciaient des autres marques de soda. Ils ont commis de nombreuses pubs restées cultes jusqu'à aujourd'hui. Rappellez-vous par exemple la fameuse série des « Pourquoi est-il si méchant ? », avec le psychopathe en bouteille gratuitement méchant ambiance film d'horreur décalé. Recueillons-nous :


 


Amen...

Dans ce nouveau spot, Orangina, toujours dans la série, « Pourquoi les femmes sont-elles des connasses ? » sans le savoir nous sert à nouveau un « film d'horreur ». Mais cette fois, ça fout vraiment les jetons :


 

 

 

Acte 1, scène 1

 


L'équipe de créatifs et le patron d'Orangina dans le salon d'une agence de publicité parisienne :


Le chef des créatifs : alors, voilà le pitch qu'on a imaginé avec mon équipe, une belle blonde à forte poitrine marche sur un trottoir et trébuche en face d'une terrasse de café où un groupe de trois filles à la mode gloussent comme des « hyènes » face au malheureux spectacle, l'une des trois filles est une hyène en 3D et boit de l'Orangina...


Le patron d'Orangina : Hahaha ! Excellent ! J'adore ! Super idée ! Foncez les gars !


Silence profond dans la salle...


Fin de réunion.


D'un point de vue créatif, ce spot est une merde. Rien à ajouter.



Le propos fait froid dans le dos aussi. Un lynchage public. La société féminisée aimerait-elle ça ? C'est d'une bassesse extraordinaire. Un humour certainement déjà considéré comme débile dès le début du XIXe siècle — Humour moyen âge — quelqu'un tombe, et c'est sensé être drôle. Hilarant. En effet... C'est une belle blonde à forte poitrine qui se casse la gueule alors qu'elle déambulait dans les rues, sûre d'elle et lumineuse. C'est la blonde que les hommes ont le tort d'aimer. Celle qui n'a pas de copines, que des copains mecs, car les filles la méprisent de jalousie et de méfiance depuis qu'elle a 16 ans. L'ancienne égérie de la publicité « machiste », l'ex « vendeuse de bagnoles ». Bref. C'est l'ennemi à abattre, « Lynchons-la ! » scande les femmes-fachistes ultra cool. « Rasons-lui le crâne !  «  hurle la femme moderne actrice de l'apologie de la violence psychologique et de l'humiliation. « Les blondes sont des salopes ! », « C'est la favorite de l'« homme blanc », la petite protégée d'Hughes Hefner ! », hurle les pulsions balbutiantes d'un néo-nazisme en cours.

Le slogan de la fin : « naturellement légère »... Mon Dieu... Alors, c'est ça être légère ? Pouffer comme une truie à une table de café ? Caqueter d'un rire atroce à vous glacer le sang ? Personnellement, je trouve plutôt que ces trois filles sont la « lourdeur exceptionnelle... » Atteinte de débilité profonde, atterrante de mocheté comportementale. À mon goût, c'est pas la blonde qui tombe par terre, mais bien ces trois personnages désincarnés, sans paroles, et au rire nerveux et caverneux, c'est elles plutôt, aux yeux du spectateur incrédule qui s'enfoncent plus bas que terre...

Si j'étais une féministe, je serais affligée de voir cette pub sensée mettre en avant la fille « cool et décomplexée » du XXIe siècle, la consommatrice clichée, goinfrée de vide existentiel par « Sex in the city ». Car ce genre de pubs sensées flatter l'égo des jeunes acheteuses émancipées, les montre en fait comme des êtres parfaitement avilis à la nullité mércantile ambiante. Elle est libre car elle rigole bêtement ? La femme libre et moderne, ne fait que ça de sa précieuse liberté durement et péniblement acquise par les combattantes du vrai féminisme ? Toutes ces nobles luttes pour asseoir le cul de ces enfants gâtées sur des chaises de café ? Elles savent pas parler ? Être drôles ? Elles peuvent que rigoler comme des connes du malheur des autres ? Pourquoi restent-elles entre copines, elles arrivent pas à trouver de mecs, les hommes préfèrent les blondes, c'est pour ça ? Ces pubs sont des leurres éphémères qui, à la mode aujourd'hui d'être conne et superficielle, se refermeront sur elles plus tard, en cristallisant cette image comme à jamais celle des femmes d'aujourd'hui.


Épilogue : La femme blonde, après s'être relevée, quitta le champ de la caméra pour monter dans une belle voiture où son mari avocat brillant avec des fleurs l'attendait pour l'emmener à l'opéra. La hyène en 3D, sombra dans l'immobilité éternelle faute d'animation supplémentaire, et les deux autres « brunes », retournèrent dans leurs studios parisiens respectifs, où chacune, seules dans leur lit, purent se complaire d'elles-mêmes devant cette télévision leur chuchotant : «  Vous êtes libres... »

 

Nathalie (une blonde)

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L
<br /> Snif...., dernière solution, allez chez le coiffeur se faire teindre en blonde pour être "lumineuse, cool et décomplexée " et faire balancer ses fesses pour réussir sa vie conjugale..., mince,<br /> l'opéra qui me file sous le nez..., ne pas être la petite protégée de Hefner...<br /> La belle voiture...<br /> Les fleurs...<br /> Le brillant avocat..., en plus si ça se touve, elle a une femme de ménage, (brune, évidemment...) qui lavent les chaussettes sales de son époux-chéri...<br /> Une question tout de même.., son chéri devrait être à ses côtés avec son short rose pâle, en plus personne ne vient l'aider !<br /> Mais peut-être que celui-ci était avec la brune dans le lit conjugal pendant que madame "la blonde oxigel" faisait son shopping, histoire de remplir son vide intérieur...<br /> Evidemment que c'est drôle !<br /> Lorenza (une brune)<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Aaaaaaaah! tout est dit.<br /> Merci!<br /> <br /> <br />
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